Paris, Editions des Equateurs, 2024 (3e édition revue et augmentée du rapport publié par l’IRSEM en 2021).
732 pages
ISBN : 978-2382842492
Longtemps, la Chine a cherché à être aimée. Elle aspirait à séduire, projeter une image positive dans le monde, susciter l’admiration. Aujourd’hui, Pékin n’a pas renoncé à la séduction ; mais, dans le même temps, elle assume toujours plus d’infiltrer, de corrompre et de contraindre, dans le but de façonner l’ordre mondial à son avantage : ses opérations d’influence se sont considérablement durcies ces dernières années et ses méthodes ressemblent à celles employées par Moscou. C’est un « moment machiavélien » au sens où pour Pékin désormais « il est plus sûr d’être craint que d’être aimé ». Ce rapport met à nu cette politique offensive de la Chine et s’intéresse à cette évolution, avec l’ambition de couvrir tout le spectre de l’influence, de la plus bénigne (diplomatie publique) à la plus maligne, c’est-à-dire l’ingérence (activités clandestines). Il présente les actions de manipulation conduites par Pékin à l’égard des diasporas, des médias, de l’économie, de la politique, de l’éducation, des relations internationales, des think tanks, etc. Ainsi, la Chine tente de faire croire à l’origine américaine de la Covid-19 en 2020, et soutient la Russie dans la guerre en Ukraine depuis 2022. Cette nouvelle posture chinoise sera-t-elle un échec ou un succès stratégique ? Elle est quoi qu’il en soit déterminante sur un échiquier mondial bousculé.
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"Cette version actualisée et enrichie fait suite à une première édition (2021), très remarquée dans l’opinion publique (...). Structuré en quatre parties, l’ouvrage adopte une démarche à la fois analytique, empirique et prospective cherchant à démontrer le durcissement des opérations d’influence du PCC, caractérisé par une « russianisation » de ses méthodes, similaires à celles employées par Moscou. (...) Le principal apport de cet ouvrage à la recherche réside dans l’accumulation systématique de données vérifiées sur un sujet encore confidentiel et peu documenté en France. Les auteurs ne se contentent pas d’une analyse théorique solide ; ils se sont livrés par les entretiens et les données rassemblées à une véritable enquête de terrain, appuyée sur des faits, noms, structures et pratiques observées par les différents agents des structures, souvent agissant sous couverture. (...) L’approche pluridisciplinaire retenue par les auteurs consiste en une méthodologie hybride, à la croisée du renseignement, des sciences politiques, des études stratégiques et de la sinologie. (...) Cette approche témoigne d’une démarche scientifique rigoureuse, principalement empirico-inductive et réflexive, ancrée dans une volonté de produire un savoir fondé sur des faits et des logiques interprétatives robustes, portées par l’expertise et l’expérience de ses auteurs. Cette rigueur est d’autant plus notable que le domaine étudié – celui de l’influence – est par essence obscur et difficile à documenter. (...) Ce souci d’exactitude factuelle et d’honnêteté intellectuelle distingue ce travail d’une littérature parfois plus militante ou sensationnaliste. (...) Mais surtout, il faut saluer le courage des auteurs qui insistent sur les difficultés rencontrées dans le champ académique, où les sinologues critiques sont de plus en plus la cible de pressions, de menaces ou de procédures judiciaires. (...) En somme, la méthodologie de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Paul Charon allie transparence des sources, prudence analytique, croisement disciplinaire et engagement scientifique. (...) Ce livre constitue enfin un appel à la vigilance démocratique face à des stratégies d’influence qui ne relèvent plus du soft power mais bien d’une entreprise globale de coercition informationnelle et politique" (Aurélie Bayen-Poisson, Etudes françaises de renseignement et de cyber, 2025/2, n°5, p. 174-180).
"devrait s’imposer comme une « Bible » incontournable du renseignement chinois" (Le Vent de la Chine, n°28, 2024)
"ce livre comble en effet un manque, tant la Chine reste mal connue en France. S’il a suscité des réactions, tant en France qu’à l’étranger, le plus souvent positives mais parfois polémiques, il a pour principale vertu d’apporter au public français un outil d’exploration des vecteurs d’influence chinoise et aussi de pousser à sortir de la naïveté." (Esprit, septembre 2024, p. 148-149)