Quel type d’influence les médias ont-ils sur la politique étrangère, et sur le déclenchement d’interventions militaires en particulier ? "L’effet CNN" désigne l’influence des médias sur la politique étrangère, notamment sur la décision d’intervenir dans un conflit armé ou suite à une catastrophe naturelle. L’expression s’est répandue suite au développement considérable à la fin du XXe siècle des chaînes télévisées d’information continue – dont CNN est le symbole, mais elle n’est évidemment pas la seule.
L’intervention de l’OTAN en Libye, du 24 mars au 31 octobre 2011, a été décrite par certains de ses détracteurs comme une manifestation supplémentaire de l’insolent pouvoir des médias sur la politique étrangère. C’est la couverture médiatique des massacres en Libye, estime Joshua Gleis dans le Huffington Post, qui a provoqué l’intervention, et qui explique le « deux poids, deux mesures » avec une Syrie qui génère moins d’images donc d’attention. Paul Miller dans Foreign Policy reproche à l’administration Obama d’avoir été poussée à agir par les gros titres des médias, et voit cela comme un manque de leadership. Ils parlent alors des ravages de l’« effet CNN » (CNN effect).
Cette expression désigne l’influence des médias sur la politique étrangère, notamment sur la décision d’intervenir dans un conflit armé ou suite à une catastrophe naturelle. Elle s’est répandue suite au développement considérable à la fin du XXe siècle des chaînes télévisées d’information continue – dont CNN est le symbole, mais elle n’est évidemment pas la seule. Pour la Libye, en l’occurrence, d’autres parlent plutôt d’« effet Al-Jazeera ». Pour le printemps arabe, il serait plus approprié de parler d’un effet YouTube, Facebook et Twitter. Cela ne signifie pas, toutefois, que ce phénomène est récent.
Un rôle ambivalent Aujourd’hui, ceux qui considèrent que l’effet CNN est une bonne chose ont parfois tendance à en déduire que les médias sont par nature vertueux. Ils sont plutôt ambivalents : ce sont eux qui alertent les populations d’une catastrophe en cours ou imminente mais qui, en même temps, peuvent jouer un rôle significatif dans les exactions – comme l’a fait la Radio Télévision Libre des Mille Collines dans le génocide rwandais. Les médias ne sont que des instruments, ils ne sont pas en soi une bonne ou une mauvaise chose.
Un rôle ambivalent
Ils importent les conflits, les catastrophes et les crises humanitaires les plus lointaines jusque dans nos salons de façon quasi-instantanée. La population s’indigne. On pouvait dire, dans les années 1990, que l’opinion publique occidentale était majoritairement interventionniste, c’est-à-dire qu’elle consentait à un sacrifice national lorsque cela permettait apparemment d’éviter un massacre à l’étranger [1]. C’est beaucoup moins vrai aujourd’hui. L’opinion publique est relativement volatile et, suite aux mauvaises expériences qui ont mis fin à l’« âge d’or » de l’intervention des années 1990, elle est aussi plus prudente, plus méfiante et plus cynique.
Quoiqu’il en soit, lorsque la population s’indigne et qu’elle se trouve dans une démocratie, la conséquence immédiate est qu’une pression s’exerce sur le gouvernement – de sorte que, face à une opinion publique interventionniste, un gouvernement démocratiquement élu peut avoir l’impression qu’il a l’obligation d’intervenir.
L’effet CNN est à double tranchant, comme on peut le voir dans le cas de la Somalie. Dans un premier temps, c’est l’opinion publique qui, émue (en partie par la pression médiatique), défend l’intervention. C’est pour y répondre que les États-Unis s’engagent.
Mais, lorsque cette même opinion publique voit les images de ses soldats tombés dans les rues de Mogadiscio, et notamment la perte de 18 Rangers en octobre 1993, elle retourne sa veste et exige le retrait des troupes. Il existe à ce propos un dicton aux États-Unis : « CNN nous a amené en Somalie, et CNN nous en a sorti » (CNN got us into Somalia, and CNN got us out).
« Il ne fait aucun doute que des reportages bien faits, estime la Commission internationale de l’intervention et de la sécurité des États (CIISE), des éditoriaux solidement étayés, et tout spécialement la transmission instantanée d’images d’innocents en proie à la souffrance, suscitent une pression nationale et internationale en faveur de l’action ». Personne ne doute que la pression existe. La question est de savoir en quoi consiste cette influence et dans quelle mesure elle est réelle et déterminante. Non seulement durant une intervention – Roméo Dallaire disait qu’« une ligne d’un reporter occidental valait autant qu’un bataillon sur place » [2].
Un effet faible
Avec Piers Robinson, on peut distinguer deux sens, l’un fort, l’autre faible, de l’effet CNN. La thèse de l’effet fort consiste à dire que les médias ont une influence importante, voire déterminante, sur les décisions de ceux qui font la politique étrangère d’un pays. Ils sont décrits comme une cause, parfois suffisante, de l’intervention. Martin Shaw pense c’est la couverture médiatique des flots de réfugiés kurdes fuyant Saddam Hussein qui a suscité la création d’une zone kurde protégée en 1991 [3]. Jonathan Stevenson avance que l’opération « Restore Hope » en Somalie (1992) n’aurait pas eu lieu sans l’influence considérable et déterminante des médias. George I. Kennan est d’accord pour dire qu’elle aurait été « impensable » sans la télévision américaine. Ken Booth soutient que l’Angleterre a été contrainte par les médias de s’engager en faveur des Kurdes ou dans les Balkans [4]. Et Charles Krauthammer voit un lien direct entre la couverture médiatique des 64 morts du tir de mortier qui s’est abattu sur un marché de Sarajevo le 5 février 1994 et l’ultimatum qu’ont ensuite émis les États-Unis.
La thèse de l’effet faible consiste à dire que les médias ont une influence modérée ou relative sur ces décisions : ils peuvent inciter mais pas contraindre à l’action, et ne sont en aucun cas une cause d’intervention. Il n’y a pas de thèse de l’effet nul : personne ne nie que les médias ont un effet. Ceux qui critiquent l’effet CNN ne nient pas son existence, mais s’en désolent plutôt.
Je défends la thèse de l’effet faible, pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu’il y a un contrôle relatif du gouvernement sur les médias, même dans les démocraties, ne serait-ce qu’en ne diffusant pas toutes les informations pertinentes sur les interventions passées, en cours ou envisagées. Il y a là deux questions qui sont de nature à nuancer l’effet CNN : l’indépendance des médias, qui n’est que relative dans la plupart des cas, et l’accès à l’information, qui en matière de politique étrangère est assez partiel. Les deux permettent de construire ce que l’on appelle le paradigme de la fabrique du consentement (manufacturing consent media theory), qui désigne l’influence réciproque des gouvernements sur les médias.
Si les médias peuvent influencer les gouvernements, ils sont donc eux-mêmes influencés par eux et par d’autres. Il se peut également que le discours du gouvernement coïncide avec celui d’un grand média, sans pour autant que l’on puisse dire que l’un utilise l’autre, parce que les deux partagent les mêmes vues et jouent de cette connivence. C’est arrivé au moment de l’intervention américaine en Irak en 2003 et c’est ce que Divina Frau-Meigs appelle « l’effet Fox » [5].
Deuxièmement, les médias ne s’intéressent pas en général aux situations humanitaires, sauf lorsqu’elles sont catastrophiques, c’est-à-dire lorsqu’il est souvent trop tard. Compter sur eux pour « déclencher » l’intervention, c’est oublier tout le travail de prévention et la diplomatie ordinaire dans lesquels sont engagés quotidiennement les gouvernements, sans couverture médiatique. Hubert Védrine déplore la relation perverse entre médias et pouvoir et témoigne d’une juste méfiance à cet égard : « on va finir par monter des opérations parce que les médias sauront donner un retentissement à cette opération-là plutôt qu’à une autre qui se ferait dans la discrétion et dans la durée » [6].
Troisièmement, les enquêtes empiriques ont tendance à confirmer la thèse de l’effet faible. Walter Soderlund et Donald Briggs ont examiné dix cas. Leur conclusion est que « l’effet CNN semble être davantage une hyperbole qu’un fait ».
Quatrièmement, lorsqu’il intervient, l’État n’est jamais totalement désintéressé. Il a, par définition, un avantage à le faire. Cela signifie que la seule pression médiatique ne peut pas causer une intervention : elle peut au mieux accélérer une tendance déjà présente, en ajoutant une raison supplémentaire aux autres intérêts à intervenir. Et elle est elle-même un intérêt : les gouvernements qui « cèdent » à la pression médiatique sont ceux qui ont un intérêt à le faire – celui de satisfaire une opinion nationale émue par une crise humanitaire et exigeant de son gouvernement qu’il s’engage. C’est ce qu’il ressort des interventions des années 1990. À l’exception du Kosovo, la décision d’intervenir s’est prise non pas tant pour les victimes étrangères que pour l’opinion nationale. Dans le cas du Kosovo, la chronologie montre que les gouvernements britannique et américain ont poussé à l’intervention avant même d’y être poussés par leurs populations.
Il ne faut donc pas opposer les « intérêts nationaux » au sens classique du terme et la satisfaction d’une opinion publique qui serait manipulée par les médias. En démocratie, la satisfaction des préférences des citoyens devrait être un intérêt national, peut-être même le premier d’entre eux. De ce point de vue, pourquoi faudrait-il condamner l’effet CNN ? Sans nécessairement le condamner lorsqu’il fait partie des rouages qui témoignent de la bonne santé d’une démocratie, il faut tout de même en relativiser la portée.
L’influence des médias est inversement proportionnelle à la clarté politique
Il y a incertitude politique soit lorsque le gouvernement n’a tout simplement pas de politique vis-à-vis du problème, soit lorsqu’il est divisé sur la question [7]. L’influence des médias est inversement proportionnelle à la clarté et à la cohérence de la politique en place : lorsque les gouvernements ont une politique claire, note Kofi Annan, « la télévision a peu d’impact », mais lorsque ce n’est pas le cas, lorsque la réponse politique a été mauvaise ou faible, alors ils sont plus sensibles à l’influence des médias et « ils doivent faire quelque chose ou risquer un désastre en termes de relations publiques ». Sachant qu’ils sont d’autant plus susceptibles de subir l’influence des médias que leur position est fragile, les politiques vont devoir clarifier leur position. Les médias aident à déterminer une politique indéterminée.
Le revers de la médaille de cette incitation vertueuse est qu’elle se fait toujours dans l’urgence. Les médias n’attendent pas et les politiques doivent alors prendre des décisions complexes dans des temps très courts. « Dans nos sociétés ultramédiatisées (…), explique Hubert Védrine, avides de "transparence" et d’impression de "proximité", submergées d’émotions et d’informations instantanées, méfiantes vis-à-vis de tous les pouvoirs et de tous les savoirs, il est de plus en plus difficile de mener des politiques étrangères sérieuses, c’est-à-dire persévérantes, cohérentes, fondées sur une vraie vision du monde et de nos intérêts » [8].
L’effet CNN pousse les politiques à prendre une décision, ce qui en soi peut être considéré comme une bonne chose, mais ce faisant il peut aussi avoir l’effet pervers de trop les presser, précipiter cette décision, sans prendre le temps de la réflexion qui, lorsqu’il s’agit d’un acte aussi grave qu’une intervention militaire, est une nécessité. Autrement dit, il peut – et il a – un effet négatif sur le développement à long terme de la politique étrangère, qui à cause de lui se réduit de plus en plus à une politique intérieure.
L’influence des médias dépend de la manière dont l’événement est couvert
L’autre condition de l’effet CNN est la couverture empathique. C’est la manière dont l’événement est couvert, davantage que le simple fait qu’il soit couvert, qui a de l’influence. La couverture est empathique lorsque les médias consacrent, durant plusieurs jours, la une et les gros titres aux victimes d’une crise humanitaire. On utilise souvent la présentation brute d’images choquantes, sans donner aux spectateurs les outils pour les analyser. Car ce que l’on recherche n’est pas la pédagogie, mais l’effet commercial, qui est plus efficace par le choc émotionnel. Cette « loi de spectacularité » a une double dimension, selon Patrick Charaudeau, Guy Lochard et Jean-Claude Soulages qui étudient les journaux télévisés français durant le conflit en ex-Yougoslavie (1990-1994) : interne, qui consiste à « hiérarchiser les images diffusées en fonction de leur niveau présumé de résonance émotionnelle », et externe, « qui tend à hiérarchiser et à pondérer (temps consacré, place dans le "sommaire") les occurrences évènementielles en fonction de leur portée présumée d’incidence "audimétrique" ». La spectacularisation bouleverse les hiérarchies éditoriales en faisant reculer « l’information noble » et opère une « fait-diversification de l’actualité internationale ». [9]
Le problème de la spectacularisation est qu’elle fausse ce qui est ensuite considéré comme une cause juste d’intervention, c’est-à-dire les violations des droits de l’homme, les exactions commises, la crise humanitaire. Il y a des exactions quotidiennes, non moins graves que les autres, peut-être même plus graves encore, qui ont le tort de n’être ni spectaculaires ni télégéniques : la famine ordinaire, la malnutrition, la maladie. Sans compter que le sensationnalisme n’est pas forcément efficace : s’il suscite la compassion de certaines personnes, il est au contraire reçu avec suspicion par d’autres, non seulement les cyniques qui ne veulent rien faire, mais aussi les désespérés qui ne voient pas ce qu’ils peuvent faire. « La médiatisation de la souffrance est susceptible d’induire des réactions de désespérance chez le spectateur qui ne comprend pas cette "faute" que constitue la non-assistance à personne en danger » [10].
La couverture empathique est l’exemple le plus évident d’une manière d’avoir de l’influence, mais il n’est pas le seul. Si l’on vise les dirigeants, par exemple, on pourra mettre l’accent sur le fait que la crise humanitaire est une menace à la paix et à la sécurité internationale, pour les responsabiliser. Dans les deux cas, la couverture médiatique peut présenter les faits sous un jour qui pousse la classe politique à intervenir.
Les dommages collatéraux de l’effet CNN : subjectivité, sélectivité et simplification
Si l’influence des médias dépend de la manière dont l’événement est couvert, elle charrie avec elle les faiblesses de cette couverture, et il y a donc un risque que l’effet sur les décisions politiques soit biaisé. La première difficulté est la subjectivité : les informations sont une construction sociale, « le produit de la manière dont les journalistes perçoivent les événements et les présentent aux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs » [11]. Or, cette manière est souvent la spectacularisation.
Cela produit une « loi de positionnement idéologique », comme l’expliquent Charaudeau, Lochard et Soulages : « la priorité donnée (…) aux images spectaculaires et aux sujets fédérateurs à forte implication émotionnelle comme la monstration et les récits de vie des victimes, révèle un parti pris dans le traitement de ce conflit : le visage de l’Autre montré comme visage "souffrant" peut devenir support d’identification et se convertir en visage du Même ». Présenter les choses ainsi dans les journaux télévisés revient à orienter les téléspectateurs vers telle ou telle partie. Dans le cas du conflit en ex-Yougoslavie, le positionnement idéologique est clairement victimaire.
Une certaine frange du public a bien conscience de cette subjectivité, qui est au cœur de la crise de confiance qui affecte les médias, puisque l’on peut avoir des doutes sur la représentation de la souffrance à distance : il y a une « incertitude sur le statut de la représentation : objective ou tendancieuse ? Réelle ou fictionnelle ? Factuelle ou construite ? Authentique ou trafiquée ? » [12]. Il y a donc un risque d’effet pervers : la couverture empathique peut produire chez certaines personnes l’inverse du but escompté, suspendant l’indignation qu’elle était sensée susciter.
Une autre conséquence de la couverture empathique est la sélectivité, puisqu’on ne peut pas avoir de l’empathie pour tout. Les médias ont des objectifs et même des impératifs de rentabilité, qui les guident dans leur sélection : ils éclairent ce qu’ils pensent pouvoir leur rapporter de l’audience, en fonction de leur représentation du public et des « qualités » de l’histoire en question, c’est-à-dire de son opportunité, son potentiel émotionnel et sa proximité géographique et psychologique. Tout cela est pesé avec, sur l’autre plateau de la balance, le coût de la couverture médiatique, qui dépend notamment de l’éloignement, des moyens engagés et du risque associé. Ce savant calcul explique que, comme l’observe la CIISE, « certaines crises humanitaires bénéficient d’une attention excessive tandis que d’autres végètent dans l’indifférence et l’oubli ». Esther Duflo a fait le calcul : « une catastrophe ayant lieu sur le continent africain a besoin de 48 fois plus de victimes pour être autant couverte par la télévision américaine qu’une catastrophe ayant lieu en Amérique ou en Europe ».
Il y a aussi de la simplification, puisqu’il faut que la crise sur laquelle on veut attirer l’attention soit accessible au plus grand nombre. Comme ils s’adressent à la masse et qu’ils en ont une représentation relativement péjorative, les médias – surtout audiovisuels – ont souvent tendance à niveler par le bas en vulgarisant jusqu’à la caricature. Les « histoires » sont volontiers transformées en contes pour enfants, où les gentils, les méchants et les sauveurs sont clairement identifiés. Les médias occidentaux, par exemple, ont une fâcheuse tendance à ethniciser et tribaliser les conflits africains. On l’a vu pour le Rwanda [13], puis pour le drame du Darfour, volontiers décrit comme un génocide des noirs par les arabes – alors que la qualification de génocide est discutable, et que la dimension ethnique du conflit est beaucoup plus complexe.
Pour toutes ces raisons, pour tous les défauts que les médias charrient avec leur influence, mieux vaut se méfier de l’effet CNN. Autant de l’exagération qui consiste à en faire un effet fort, que de la naïveté qui le sous-estime. La politique étrangère des démocraties doit prendre en compte le poids croissant de l’opinion publique, mais elle ne doit pas être déterminée par ce que les médias en font.
REFERENCES
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Peter JAKOBSEN, « Focus on the CNN Effect Misses the Point : The Real Media Impact on Conflict Management is Invisible and Indirect », Journal of Peace Research, 37:2, 2000, p. 131-143.
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Walter SODERLUND et al., Humanitarian Crises and Intervention : Reassessing the Impact of Mass Media, Sterling, Kumarian Press, 2008.
Warren STROBEL, « The CNN Effect : Myth or Reality » in Eugene WITTKOPF et James MCCORMICK (eds.), The Domestic Sources of American Foreign Policy : Insights and Evidence, Lanham, Rowman & Littlefield, 1999, p. 85-93.
[1] Steven KULL, « What the Public Knows that Washington Doesn’t », Foreign Policy, 101, 1996, p. 102-115.
[2] Cité par Samantha POWER, "A Problem From Hell" : America and the Age of Genocide, New York, Basic Books, 2002, p. 355.
[3] Martin SHAW, Civil Society and Media in Global Crises, London, St Martin’s Press, 1993, p. 88.
[4] Ken BOOTH, « Military Intervention : Duty and Prudence », in L. Freedman (ed.), Military Intervention in European Conflicts, Oxford, Blackwell, 1994, p. 59.
[5] Divina FRAU-MEIGS, « L’effet Fox contre l’effet CNN : le journalisme américain entre surveillance et propagande », in Jean-Marie CHARON et Arnaud MERCIER (dir.), Armes de communication massive. Informations de guerre en Irak : 1991-2003, Paris, CNRS Éditions, 2004, p. 188-189.
[6] Rony BRAUMAN et Hubert VÉDRINE, Entretiens avec Patrick Frémeaux, 3 CD, Paris, Frémeaux et Associés, 2003, CD II, 12.
[7] Piers ROBINSON, « Operation Restore Hope and the Illusion of a News Media Driven Intervention », Political Studies, 49, 2001, p. 943-944.
[8] Hubert VÉDRINE, Continuer l’histoire, Paris, Fayard, 2007, p. 31.
[9] Claire SÉCAIL, Le crime à l’écran. La fabrique du fait divers criminel à la télévision française, 1950-2010, Paris, Nouveau monde éditions, 2010, p. 397.
[10] Jacques GONNET, Les médias et l’indifférence. Blessures d’information, Paris, PUF, 1999, p. 50.
[11] Akiboa COHEN, « The Media and International Intervention », in Michael KEREN et Donald. A. SYLVAN (eds.), International Intervention : Sovereignty versus Responsibility, London, Frank Cass, 2002, p. 80.
[12] Luc BOLTANSKI, La souffrance à distance, Paris, Gallimard, 2007, p. 318.
[13] Steven GARRETT, Doing Good and Doing Well : An Examination of Humanitarian Intervention, Westport, Praeger, 1999, p. 82.